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II. Graphes orientés

                                            

II-1 Généralités:

 

Définition 1 : Un graphe orienté G=(S,A) est la donnée d’un ensemble fini non vide de sommets S et d’un ensemble de flèches (arcs) AS2. Si a=(s,s’)A, on dit que a est la flèche (l’arc) de s à s’, on note a=ss’. Si s=s’ on dit que a est la boucle en s. Les sommets s et s’ sont adjacents si (s,s’)A ou (s’,s)A. L’ordre du graphe orienté G est par définition le cardinal |S| de S et sa taille est le cardinal |A| de A.

 

Remarque 1 : Un graphe orienté G=(S,A) est donc la donnée d’un ensemble fini non vide de sommets S et d’une relation binaire A définie sur S. Le graphe G sera dit réflexif, symétrique ou transitif selon que la relation binaire A est réflexive, symétrique ou transitive.

 

Définition 2 : Un chemin de G=(S,A) est une suite alternée finie de sommets et d’arcs de G c=[s1a1s2a2s3a3sk] telle que pour i=1, …, k-1  (si,si+1)A on note c=[s1s2s3sks1 est l’extrémité initiale ou origine de c et sk son extrémité finale. La longueur l(c) du chemin est égale au nombre d’arcs qu’il comporte. (un même arc peut éventuellement être répété). l(c)=k-1.
Le chemin c est un circuit si s1=sk.
Le chemin c est dit simple si tous les arcs sont distincts, il est dit élémentaire si tous les sommets sont distincts (sauf peut-être s1 et sk) De façon analogue on définit un circuit simple et un circuit élémentaire.
Pour tout sommet s on admet le chemin c=[s] de longueur zéro, qui est un circuit de s à s.
Une chaîne de s à s’ de longueur k-1 est une suite de sommets [s=s1s2s3sk=s’] telle que pour tout
i=1, …, k-1  (si,si+1
)A ou (si+1,si)A. La chaîne c est un cycle si s=s’. De façon analogue on définit un cycle simple et un cycle élémentaire.

 

Définition 3 : Dans un graphe orienté G=(S,A) considérons deux sous-ensembles SS et AA. On dit que H=(S’,A’) est un sous-graphe de G si pour tout arc a de A’ les extrémités de a sont dans S’.

 

Définition 4 : Soit G=(S,A) un graphe orienté et SS, on appelle sous-graphe engendré par S le graphe orienté H=(S’,A’) où A’ est l’ensemble des arcs de G ayant leurs deux extrémités dans S’.
On note G-s le sous-graphe engendré par S’=S-{s}.

 

Définition 5 : Soit G=(S,A) un graphe orienté et AA, on appelle graphe partiel engendré par A le graphe orienté H=(S,A’). On note G-a le graphe partiel engendré par A’=A-{a}.

 

Définition 6 : Soit a=ss’ un arc (qui n’est pas une boucle) d’un graphe orienté G. a est incident à s vers l’extérieur et incident à s’ vers l’intérieur. Le nombre d’arcs incidents à s vers l’extérieur est noté dG+(s) (ou d+(s)) et s’appelle le demi-degré extérieur de s. Par analogie, le demi-degré intérieur de s, noté dG-(s) (ou d-(s)) est le nombre d’arcs incidents à s vers l’intérieur. Le degré dG(s) (ou d(s)) est égal à d+(s)+ d-(s).
Si d(s) est pair (resp impair) alors le sommet s est dit pair (resp impair).
Si d(s)=0 le sommet s est dit isolé, si d(s)=1 le sommet s est dit pendant.
Un arc est pendant s’il est incident à un sommet pendant.

 

Remarque 2 : d+(s)=|Γ+(s)|=|{s’ tq (s,s’)A}| et d-(s)=|Γ-(s)|=|{s’ tq (s’,s)A}|

 

Définition 7 : Un graphe orienté G=(S,A) est fortement connexe si pour tout couple (s,s’) de sommets il existe un chemin de s à s’.
Un graphe orienté G=(S,A) est connexe si pour tout couple (s,s’
) de sommets il existe une chaîne de s à s’.

 

Lemme 1 : (Lemme des coups de pieds) Soit G=(S,A) un graphe orienté de taille p alors :

             

 

Définition 8 : Soit G=(S,A) un graphe orienté. La fermeture transitive de G est le graphe orienté  défini par  s’il existe un chemin de G de s à s’.

 

Définition 9 : Soit G=(S,A) un graphe orienté avec S={s1, s2, s3, , sn}. La matrice d’adjacence de G est la matrice carrée d’ordre n   M(G) = (mij) dont les lignes et les colonnes sont indexées par S et définie par :  

 

Proposition 1 : Soit G=(S,A) un graphe orienté avec S={s1, s2, s3, , sn} et M(G) sa matrice d’adjacence. Alors on a :
1)-Pour tout i=1, 2, …, n 
2)-  
3)-G est symétrique si et seulement si M(G) est symétrique
4)-Le nombre de boucles de G est égal à la trace de M(G).

 

Théorème 3 : Soit G=(S,A) un graphe orienté avec S={s1, s2, s3, , sn} et M = (mij)  sa matrice d’adjacence. On note  le terme général de Mk, kN*. Alors  est le nombre de chemins de longueur k joignant si à sj.